Les 8 et 9 juin derniers, se tenait à Paris la deuxième édition d’Afrobytes, cycle de conférences, d’ateliers et de networking dédié à la Tech Africaine.
Constatant la profonde transformation digitale du continent africain mais aussi l’isolement de ses entrepreneurs, les fondateurs, Ammin Youssouf et Haweya Mohamed, ont décidé d’y remédier en organisant des rencontres entre acteurs Tech africains et du reste du monde, ayant pour objectif commun de participer au développement de l’Afrique de demain, via la création de synergies et de nouveaux relais de croissance.
CoinAfrique était présent pendant ses 2 jours et a retenu ces 5 infos :
1. L’Afrique anglophone, chef de file du mouvement
Nairobi, Cape Town et Lagos se sont imposées comme les principaux hubs de cet écosystème en ébullition, sur le continent et dans le monde. De plus, les startups kenyanes et nigérianes marquent leur avance par leur structure et la taille de leurs marchés.
Toutefois, trois hubs francophones émergent progressivement à Dakar, Abidjan et Douala.
2. Les TechHubs
Ils ont un rôle primordial dans la structuration de l’écosystème en proposant un accompagnement aux Tech entrepreneurs africains. On en dénombre plus de 200 aujourd’hui à travers le continent qui se transforment progressivement en incubateurs, avec un encadrement plus complet de l’idée jusqu’à la mise sur le marché du produit. Cependant, leur modèle économique est encore à affiner et il manque la mise en place de véritables partenariats avec des institutions ou des acteurs privés.
De leur côté, les TELCO développent des centres de recherche centrés sur la création de produits panafricains.
3. L’accès aux financements
Il reste encore très limité pour les entrepreneurs africains. Passé le cap d’un concours ou d’une subvention, les potentiels investisseurs ou Business Angels locaux sont très frileux, préférant investir dans des biens tangibles hors du continent. Les plus audacieux se retournent vers des Business Angels européens ou de la diaspora pour pouvoir accéder à des financements plus conséquents. (>250 000 dollars).
Cependant, @VC4africa, acteur anglophone, est en train de se démarquer, grâce à sa plateforme très complète et riche en données.
4. Le paiement par mobile
Une des plus grandes valeurs ajoutées de la Tech Africaine est l’essor global et généralisé du mobile payment. En effet, dans un environnement peu bancarisé avec un taux d’équipement en téléphonie très élevé, le paiement par mobile apparaît comme le meilleur moyen de créer de la valeur et faire circuler l’argent tout en innovant.
Les enjeux d’aujourd’hui concernent la place des différents acteurs, entre opérateurs historiques comme Orange et MTN et plateforme externe comme Wari ou Fx, et leur implication dans le développement de solutions.
5. La data
Si tout le monde s’accorde à dire que c’est ici la « mine en or », difficile d’avoir une discussion pratique en l’absence de Google, Facebook et dans une moindre mesure Jumia tant ils représentent 90% de l’audience africaine d’une manière ou d’une autre. Ces acteurs possèdent la data, quand donneront-ils un accès plus ouvert pour mieux comprendre le profil des utilisateurs africains, et notamment dans leurs habitudes de consommation via leur smartphone ? Espérons que ces acteurs seront plus présents lors de la 3ème édition, et démontreront un intérêt à participer positivement à l’émergence de ce marché d’un billion d’africains connectés.
Nous tenons à renouveler toutes nos félicitations et remerciements à Ammin Youssouf et Haweya Mohamed, pour la qualité de leur événement et de ses intervenants, qui permet aux acteurs de la Tech Africaine de se faire entendre et d’être accompagnés sur un marché en plein dynamisme.